Conclusion
De nos jours, tout État qui se veut moderne, dispose pour son fonctionnement politique et institutionnel d’une Constitution. C’est-à-dire : ‘‘Un ensemble de règles qui définissent son portrait ou son profil tant sur le plan international que sur le terrain national’’. En effet, la Constitution détermine la nature des relations qui existent entre les Institutions publiques d’un pays, d’une part. Et, d’autre part, elle définit le type de liens qui existent entre une Collectivité publique et ses ressortissants.
En d’autres termes, en tant que texte majeur et suprême qui rythme quotidiennement la vie politique et nationale, la charte constitutionnelle fournit, en fait, la température exacte qui sévit dans une contrée insérée dans la Communauté interétatique. À ce propos, la République démocratique du Congo ne peut vraiment déroger à ce principe fondamental dans la mesure où la Constitution est, par essence, une véritable lampe qui éclaire le long trajet politique poursuivi par un Gouvernement.
Dans les circonstances, il s’agit d’un phare lumineux qui fixe l’horizon d’une Nation. En fait, il s’agit d’un luminaire incandescent qui illumine la conscience politique et, surtout, idéologique d’un Peuple en tant que Collectivité humaine. Il s’agit, en réalité, d’une torche luminescente qui éclaire l’intelligence du commun des mortels sur le sort lui réservé en tant que Communauté vivante ayant des aspirations dignes de l’espèce humaine.
En d’autres termes, un texte majeur, ayant intrinsèquement force de loi, conditionnant pratiquement l’existence des autres règles et normes sociales, ne saurait être regardé de constitution dans un univers humain dès lors qu’il ne pourrait véritablement garantir à une société la dignité et la justice. Il ne pourrait, certes, l’être dès lors qu’il n’assurerait point à un citoyen faisant partie intégrante de la Communauté la sécurité et le bonheur. Il ne saurait évidemment être interprété de constitution dès lors qu’il ne pourrait garantir visiblement et résolument à un Peuple la liberté et la souveraineté, à une Nation le progrès et le développement.
En effet, la Constitution, même si elle vise, par définition, l’indépendance et la quiétude, n’est pas du tout synonyme de contrainte et de compression, d’oppression et de répression en tant que règle de droit. Elle est, plutôt, synonyme de cadre d’épanouissement, de foyer d’expansion permettant à un groupe social distinct de se forger une identité politique et idéologique, de se construire une personnalité culturelle. Celle-ci doit favoriser l’éclosion du génie humain en tant que source de sa liberté et de sa dignité, de sa puissance et de sa grandeur, de son rayonnement et de sa diffusion, de son hégémonie et de son expansion.
C’est naturellement vers ce chemin empreint de bonheur et d’épanouissement, de liberté et de dignité, d’harmonie et de concorde, de justice et de sécurité, que l’auteur propose de conduire le peuple de la République démocratique du Congo. Force est de reconnaître que l’environnement qui lui a toujours été proposé, défini sur le terrain doublement politique et constitutionnel est manifestement un espace de sous-développement chronique et de sous-progrès humain. C’est, à vrai dire, un environnement qui tue toute humanité, qui détruit l’humain dans tout ce qu’il a de plus précieux et de plus noble.
Il s’agit là d’un espace qui inhibe tout esprit de création, d’invention et d’imagination. C’est, donc, un univers social qui étouffe moralement et spirituellement, matériellement et intellectuellement le bonheur. Un environnement sociétal qui étrangle toute possibilité d’épanouissement de l’individu et qui éteint toute expansion de la conscience humaine.
Il s’agit d’un environnement à défaire coûte que coûte pour permettre au Grand Peuple de la République dém0cratique du Congo de retrouver rapidement la voie du Bonheur, le chemin de la prospérité et de la sécurité. Bref le chemin de la liberté et de la dignité. Un chemin de ‘‘grandeur’’ et de ‘‘puissance’’ correspondant littéralement à sa culture et à ses traditions ancestrales. D’où la mission assignée au texte constitutionnel ci-dessus proposé et mis totalement à la disposition des personnes de bonne foi.
Pour recouvrer cette humanité perdue ou saccagée par des puissances extérieures aussi bien que par des forces internes, le Peuple de la République démocratique du Congo se doit de retrouver entièrement sa place de Souverain primaire. Cela passe inéluctablement par le Parlementarisme sur fond de mandat impératif. Ce régime fait indéniablement des élus du Peuple des Mandataires de la population. Il fait d’eux des Défenseurs acharnés de la cause populaire, de fervents Avocats de leurs concitoyens.
Postface
La très grande problématique soulevée par cet ouvrage pourrait, en réalité, se résumer à une question fondamentale : Quelle Constitution pour la République démocratique du Congo ? Toutefois, pour y répondre de façon claire et nette, il faudrait également se poser la question de savoir ce qu’est, véritablement, une constitution.
Est-ce une règle suprême qui régente journellement la vie politique d’une Nation ? Est-ce une norme qui protège une communauté humaine à titre de rempart aux abus récurrents qui relèvent naturellement de l’arbitraire, de l’injustice ? Est-ce une norme pour sécuriser une collectivité publique ? Est-ce une norme pour exalter la puissance d’un individu et le protéger du reste de la société malgré ses écarts injustifiés ? Est-ce vraiment une norme au service exclusif d’un individu donné en vue de lui permettre de diriger une société et d’écraser la multitude ?
S’agit-il d’un canevas de normes obligatoires dictées par des individus qui détiennent au sein de la société une quelconque puissance, fût-elle matérielle ou intellectuelle, morale ou spirituelle ? En vérité, s’agit-il, absolument, d’un texte contraignant dont la nature et la substance protègent, toutefois, les intérêts primordiaux des uns aux dépens de ceux légitimes des autres ? En tant que pièce d’identité d’une Nation ou portrait physique d’un État reconnu par l’ensemble de ses pairs internationaux, la Constitution a-t-elle le droit de tuer la liberté et la dignité, d’ailleurs, au centre de la proclamation de l’humanité ?
Pour l’auteur, une Constitution est un texte adopté pour protéger une Communauté. C’est un texte défini pour lui ouvrir de vraies perspectives de liberté et de rayonnement par le truchement de la participation citoyenne, par le biais de Citoyens créatifs et dynamiques. Ce n’est pas un texte pour étouffer les aspirations légitimes d’une Collectivité humaine au profit de l’exercice – solitaire – du pouvoir [par une seule personne]. Ce n’est aucunement un acte de foi à la tyrannie, à l’absolutisme incarné par des hommes ‘‘charismatiques’’ ou des leaders ‘‘providentiels’’.
C’est, plutôt, un acte de foi au génie humain qui fait éclore l’intelligence, rayonner l’esprit d’un peuple, celui de son élite dirigeante, afin de sauvegarder les intérêts primordiaux de la multitude, et ce de génération en génération. Telle est, effectivement, selon l’auteur, la véritable mission d’une Constitution. Telle est, certes, son importance capitale dans la vie générale et quotidienne d’une Nation.
Bref, la Constitution est adoptée par des Citoyens, c’est-à-dire des hommes libres, pour libérer un Peuple en jachères, pour défaire les chaînes de la captivité partout où celles-ci s’imposent sévèrement, elles règnent très lourdement. Elle n’est pas du tout dictée pour maintenir une société en état d’esclavage perpétuel, même de manière déguisée. Donc, un texte constitutionnel est, en réalité, là pour affirmer la dignité et la grandeur d’un Peuple souverain, le rayonnement et la puissance d’une culture humaine. Cette grandeur et cette puissance ne peuvent être garanties pour la République démocratique du Congo que par un régime parlementaire qui érige le Peuple en détenteur du pouvoir suprême de la Nation, en titulaire de l’autorité sacrée de l’État.
Yoav Ben Shimun Haddad
Journaliste, Reporter & Photographe
Résumé
La République démocratique du Congo vit présentement sous l’empire d’une Constitution moribonde qui l’a complètement momifiée, pétrifiée. Promulgué le 18 février 2006 par le président Joseph Kabila Kabange, ce texte pourtant décisif à son devenir collectif ne lui permet pas d’entrevoir son futur en termes d’épanouissement moral et matériel pour l’ensemble de sa population. Aussi ne lui permet-il pas d’entrevoir en tant qu’État, en tant que Nation, son évolution en termes de progrès social et de développement économique pour les entités publiques qui la composent structurellement.
Cette situation pour le moins obscure est liée au fait que cette Constitution pathologique qui oriente la vie politique et sociale de ce vaste et richissime pays d’Afrique centrale, a été rédigée dans l’unique but de freiner son expansion économique. Elle a été peaufinée dans le dessein de favoriser tous azimuts la captation de ses ressources précieuses et stratégiques autant que minérales et naturelles au profit de puissances étrangères. Elle a été confectionnée dans l’intention malsaine de maintenir le pays dans un état grabataire, dans une situation de paralysie généralisée. Bref un état de commotion cérébrale et de léthargie complète.
Force est de souligner que ce texte suprême, préjudiciable aux intérêts primordiaux de la République démocratique du Congo, a été élaboré par des experts étrangers. Inféodé aux puissances extérieures d’extraction européenne, ce groupe de savants a pondu une charte fondamentale, selon des instructions préalablement fournies par des commanditaires maffieux. Cette opération est manifestement motivée par la volonté machiavélique et la vision cynique de poursuivre allègrement la politique de spoliation brutale des richesses nationales. Il est, donc, naturellement question de poursuivre une politique d’exploitation léopoldienne, d’ailleurs, faite de violence inouïe et de terreur innommable.
Une telle perspective sombre qui, par essence, rend vulnérable cette contrée majestueuse au cœur de l’Afrique contemporaine et indépendante mérite absolument d’être corrigée dans le but de protéger les intérêts vitaux et sacrés de la Collectivité publique et les droits inaliénables de la population. À cet effet, l’auteur propose l’adoption d’une Constitution salutaire qui promeut la souveraineté de la Nation, la liberté du Peuple et la dignité de la population. En réalité, il propose l’adoption d’un texte majeur, très bénéfique pour le pays tout entier, qui permet au Citoyen d’avoir directement voix au chapitre politique en tant que décideur et, surtout, maître de son propre destin politique.
Dans le dessein d’éviter à tout prix la multiplicité des chapelles politiques qui gangrène malheureusement l’espace national, l’auteur promeut le scrutin uninominal majoritaire à un tour. En fait, cette solution tout autant implacable qu’irrécusable permet d’éliminer toute éventualité de survivance des partis fantaisistes qui n’ont pas de réelle existence politique. C’est-à-dire : ‘‘des formations politiques somme toute déficitaires sur le plan d’adhésion populaire’’. Aussi cette solution tout autant inévitable qu’irréfragable permet-elle de mettre – définitivement – hors d’état de nuire une kyrielle d’entreprises politiques parrainées par l’Extérieur pour n’avoir pas d’emprise certaine sur le terrain national.
Il y a lieu de relever que ces formations généralement pilotées par une classe politique de mercenaires confisquent le jeu politique et institutionnel au détriment de la Nation. Elles confisquent la démocratie au profit exclusif de leurs intérêts mesquins. Elles accaparent le système politique et démocratique au profit de leurs maîtres à penser. Dans ce domaine, les cas le plus patents sont, à n’en point douter, le Mouvement populaire de la révolution (MPR) de Mobutu Sese Seko du Zaïre et ses partis satellites, le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) de Joseph Kabila Kabange et ses alliés mendiants.
Dans les deux cas extrêmes, il s’agit, par conséquent, des paroisses politiques à la solde de la mafia internationale. Il s’agit, donc, des chapelles à la botte de l’Occident chrétien. Des cathédrales évidemment destinées à étouffer tous azimuts la voix du Peuple congolais et la pleine autonomie de ses autorités politiques, administratives et gouvernementales. Bref des mosquées destinées à asphyxier son indépendance nationale et sa souveraineté internationale. Des temples de l’arbitraire et de l’intolérance résolument voués à étrangler la voix sublime de la Nation dans le concert interétatique.
Présentation de l’auteur
Joël Asher Lévy-Cohen est journaliste indépendant. En qualité d’analyste politique et social, il est auteur et signataire de nombreux articles, dossiers et reportages portant sur différents thèmes. Il a également rencontré et interviewé, dans le cadre de sa fonction journalistique et médiatique, une kyrielle de personnalités internationales relevant directement du monde politique, économique, culturel, social et humanitaire. Aussi a-t-il couvert plusieurs sommets internationaux et diverses conventions des partis politiques. Parmi les sujets qui lui tiennent plus particulièrement et plus singulièrement à cœur, il convient de mentionner les questions de société, la démocratie, les droits humains fondamentaux, la santé et le développement durable, l’environnement et l’habitat, la religion et la spiritualité, la diplomatie et la politique, les communications et le multimédia, la science et la technologie, la culture et les arts, la littérature et les activités sportives. Depuis 1995, il collabore activement, avec bon nombre de professionnels de la santé, à des projets sociaux et humanitaires.
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