Plébiscite pro-Fatshi et Référendum anti-Katumbi

Élections générales en République démocratique du Congo

Le Peuple souverain a exprimé son choix légitime

La plus grande défaite de la ‘‘Mafia internationale’’ en Afrique

‘‘L’autorité divine qui ordonne au Roi d’être juste, défend au Peuple d’être esclave.’’

Maximilien François Marie Isidore de Robespierre

Par Joël Asher Lévy-Cohen

Le mercredi 20 décembre 2023 est une journée historique. C’est la journée de libération nationale. C’est la deuxième indépendance de la République démocratique du Congo qui doit être inscrite en lettres d’or ou lettres de feu dans les annales du pays. Pour annoncer les couleurs, cette journée tout à fait pas comme les autres a bel et bien a commencé par une pluie diluvienne. Ces précipitations liquides se sont improvisées pour arroser le pays et, ainsi, nettoyer son âme de tout ce qui entrave son évolution vers les cimes du progrès et du développement.

En effet, au travers des scrutins généraux tenus par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), le Peuple congolais longtemps ignoré par ses propres dirigeants et, surtout, par la fameuse Communauté internationale s’est prononcé sur son avenir en tant que groupe politique, communauté nationale et collectivité étatique. Force est de rappeler que, dès son accession à la souveraineté internationale solennellement proclamée le jeudi 30 juin 1960 par le Souverain des Belges Baudouin 1er, son futur, à n’en point douter, des plus prometteur est, très rapidement, littéralement confisqué par la mafia occidentale. Manifestement encline à réduire en charpie la souveraineté des États de la planète, celle-ci a, en effet, noyauté la vie politique et administrative de la République démocratique du Congo sise au cœur de l’Afrique par le truchement des régimes verrouillés. Cette attitude qui relève tout bonnement du gangstérisme international, a été pratiquement dictée par la seule et unique volonté de piller toutes ses richesses.

Donc, en vue de s’affranchir – [définitivement] – des agissements félons de cette pieuvre tentaculaire occidentale, – laquelle l’empêche d’entrevoir son devenir avec optimisme et enthousiasme –, le Peuple congolais décide de sa propre initiative d’écrire son histoire. Cette réécriture qui entend déterminer, sans nul doute, son statut de Nation libre et juste, est naturellement dictée par trois raisons fondamentales : ‘‘le rachat de l’indépendance nationale, l’émasculation de l’esprit de mercenariat politique et militaire devenu pour la circonstance un véritable leitmotiv de conquête du pouvoir, la protection tous azimuts de l’intégrité territoriale ou la défense de la Patrie.’’

En effet, à la suite d’une tyrannie féroce et ‘‘prébendière’’ ayant duré en tout et pour tout trente-deux ans, la mafia internationale a, néanmoins, imposé au Peuple de la République démocratique du Congo, et ce dès septembre 1996, une guerre artificiellement fabriquée. Elle lui a imposé une guerre d’extermination de sa population. D’une barbarie indicible, d’une violence inouïe, cette conflagration armée dont les commanditaires sont, en réalité, clients de grands parquets boursiers dans le monde, est poliment ignorée par les grandes puissances internationales dictant la marche planétaire. Il sied de relever que ce brasier consumant ardemment, et à l’échelle industrielle, des vies congolaises, poursuit, en vérité, l’objectif inavoué de démembrement de son vaste territoire national et, ainsi, faciliter le pillage ‘‘léopoldien’’ de l’ensemble de ses immenses richesses tant naturelles et minérales que précieuses et stratégiques.

C’est véritablement dans ce contexte de violence armée autant abominable qu’effroyable, ayant ‘‘froidement’’ et ‘‘cyniquement’’ décimé – au bas mot – plus de dix millions de vies humaines qu’interviennent ces scrutins électoraux au premier rang desquels il faut citer la présidentielle. Il importe de souligner que ces élections générales se déroulent, en fait, sur fond d’une présence innombrable et insoupçonnable de factions armées tant rebelles que terroristes dont la motivation principale est l’occupation militaire des régions de l’Est et le commerce des matières premières, d’ailleurs, en très forte demande à l’international. D’une part. Et, d’autre part, elles se déroulent sur fond d’une présence pléthorique de forces de l’Organisation des Nations unies (ONU), en tant que gardiens et faiseurs de paix, dont les résultats sur le terrain sont plus que mitigés, incontestablement maigres voire même pratiquement nuls au regard de leur mandat administratif et militaire.

Il convient d’admettre qu’en vertu de différents plans de paix pilotés par la Communauté internationale via le Conseil de sécurité de l’ONU, cette guerre sordide dont les maîtres de l’ouvrage et ceux d’œuvre sont, pourtant, littéralement connus de l’opinion publique, a nettement et clairement facilité l’infiltration des sujets étrangers dans toutes les sphères décisionnelles et institutions administratives du pays. Cette intrusion a vraiment eu pour effet de désarticuler le fonctionnement de l’État. Elle a naturellement eu pour corollaire de paralyser l’action de l’autorité publique.

Cette violence militaire dans l’Est du territoire national a également favorisé l’incursion des sujets allogènes dans les plus hautes instances décisionnelles des forces de défense et de sécurité, ainsi que dans les corps des troupes. En effet, cette introduction a neutralisé toute la chaîne de commandement armé dont la charge primordiale consiste à protéger la communauté nationale, à défendre son environnement territorial et sécuriser l’ensemble de ses ressources physiques et matérielles. Donc, elle a certes eu pour effet de transformer le pays en un État sans État, en un État sans droit. Bref un État manqué.

Aussi ce brasier conflictuel et armé a-t-il favorisé l’émergence d’une élite de mercenaires en costume et cravate dont la mission principale consiste, plutôt, à garantir contre vents et marées la survivance des intérêts extérieurs aux dépens de ceux légitimes de la Nation et de la collectivité publique. En effet, cette guerre de démantèlement de la souveraineté nationale a très nettement et très clairement facilité l’irruption d’une nouvelle classe politique. Celle-ci est essentiellement composée de barons de la guerre et de leurs soutiens locaux, évidemment spécialisés dans la contrebande des matières premières en tant que mode de rétribution politique et de gouvernance administrative. Cela est d’autant plus vrai que ce nouveau personnel politique qui siège dans les plus hautes instances politiques et militaires se nourrit essentiellement de carriers miniers. Leurs produits d’extraction trouvent immédiatement preneurs dans les capitales étrangères, au sein de l’oligarchie financière et de la bourgeoisie industrielle de l’Occident.

D’où ces élections qui, d’ailleurs, arrivent à point nommé le mercredi 20 décembre 2023, ont pour objectif immédiat le dessin du nouveau paysage politique et administratif. Cette reconfiguration doit permettre à cet État martyr sis au cœur du Continent et pleinement ancré dans la région des Grands Lacs africains de redéfinir son destin en tant qu’entité publique et groupe politique. Un destin cette fois-ci complètement débarrassé de toute entrave au développement économique et de tout frein au progrès social et culturel. Un destin dépouillé de toute contrainte relative au plein exercice de la liberté fondamentale, de la souveraineté populaire et de l’indépendance nationale, certes, maintes fois reniées par bon nombre de puissances extérieures, et spécifiquement d’extraction occidentale.

Par ailleurs, au vu et au su du déroulement de la campagne électorale et de l’expression de la personnalité des candidats, le président sortant Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo s’assure sans contredit une réélection aisée, et ce au grand plaisir de ses compatriotes. Ces derniers ont, littéralement, souhaité, et dans leur très grande majorité, sa reconduction pure et simple au plus haut sommet de l’État. Vu la radiographie complète de la campagne électorale en tant qu’exercice politique et démocratique, il n’est pas totalement exclu que sa performance de campagne[i] soit qualifiée de raz-de-marée[ii]. Cela est d’autant plus vrai que la vague de fond l’a continuellement propulsé vers le haut et, surtout, projeté vers des sommets inégalés durant toute cette période effervescente. Il n’est pas totalement exclu que cette victoire sans tâche soit qualifiée par la presse de ‘‘plébiscite’’ à son endroit pour avoir convaincu la très grande majorité de ses compatriotes de la nécessité de préserver les acquis de sa gouvernance politique et démocratique.

A contrario, il n’est pas exclu que les résultats récoltés par son principal adversaire, à plus forte raison garçon de course de l’Occident, Moïse Katumbi Chapwe, soient interprétés de ‘‘référendum anti-Katumbi’’. En effet, la raclée ou la déconvenue électorale violemment subie par cet homme lige de l’Union européenne (UE), a fortiori pupille de la Belgique et de la France, enfant gâté des multinationales occidentales abonnées au Forum de Davos, s’explique par son dédain outrageant à l’égard du Peuple congolais et des institutions du pays. Force est de constater que Moïse Katumbi Chapwe a manifestement mené toute sa campagne électorale sans y vraiment associer son épouse Betti ‘‘Bibi’’ Nahayo Nyaribwira, autrement désignée Carine Katumbi, d’origine tutsie rwando-burundaise. En substance, cette esquive s’explique par le fait que l’identité de son épouse constituait, en réalité, un boulet de canon. Elle constituait un sérieux handicap dans la mesure où cette dernière était perçue par les Congolaises et Congolais comme un cheval de Troie de l’agression du Rwanda de Paul Kagame contre la République démocratique du Congo.

Aussi Moïse Katumbi Chapwe a-t-il délibérément refusé de soumettre personnellement à la stricte appréciation du Souverain primaire son programme électoral. Étant donné que cette personnalité politique a naturellement abandonné cette charge de communication à ses acolytes, ce geste de sa part a été regardé comme une faiblesse d’affronter le public. Cette attitude a été interprétée comme une faiblesse de caractère, comme une insuffisance de communiquer en tant qu’art du pouvoir politique.

À l’instar des autres candidats à la magistrature suprême de la République démocratique du Congo (RDC), Moïse Katumbi Chapwe a délibérément refusé de venir personnellement déposer sa candidature devant la CENI. Aussi a-t-il refusé de répondre personnellement à l’invitation de ladite institution d’appui à la démocratie et organisatrice des scrutins en vue d’adhérer à la charte de bonne conduite électorale. Ce comportement antirépublicain présage déjà de sa volonté farouche de contester virulemment les résultats électoraux et, par conséquent, d’entraîner irréversiblement le pays tout entier sur la voie d’une guerre civile somme toute sanglante et atroce comme l’y poussent, d’ailleurs, incessamment ses maîtres à penser occidentaux et ses hommes de main locaux[iii].

Sans compter que cette marionnette de l’Union européenne (UE) et de l’OTAN, des États-Unis, de l’Allemagne, de la Grande-Bretagne, de la France et, surtout, de la Belgique, a été rattrapée de manière flagrante par la polémique entourant sa détention de la nationalité zambienne. Très fortement ébranlé, il n’a apporté le moindre démenti. En vue d’ajouter l’insulte à l’injure, Moïse Katumbi Chapwe dont la campagne électorale a été, à n’en point douter, catastrophique en termes de mobilisation populaire, de communication politique et d’image et dont la philosophie politique se résume, sans conteste, au camouflage assorti de vénalité, a infructueusement truqué des images de sa propre campagne électorale.

Il importe de reconnaître que cette stratégie frauduleuse a été vivement conseillée par une équipe publicitaire dotée de peu de vertu morale. Elle a été, indubitablement, définie dans le strict but de faire accroire à l’opinion tant nationale qu’internationale une popularité – somme toute surfaite – qui, d’ailleurs, ne se justifie guère sur le terrain. À vrai dire, cette escroquerie de mauvais goût a été conçue afin de doper sérieusement les contestations électorales devant déboucher ultérieurement sur des violences postélectorales. Celles-ci devaient, en réalité, prendre la forme d’affrontements interconfessionnels comme en Irak post-Saddam Hussein ou la forme de conflits interethniques ou intertribaux comme au Kenya ou en Côte d’Ivoire.

Quant aux autres candidats parrainés par l’Occident rapace et meurtrier, Martin Fayulu Madidi (MAFA) qui a été littéralement fabriqué en novembre 2018 par les grands médias de masse mainstream (BBC, RFI, France 24, Voix de l’Amérique [VOA], La libre Belgique, Le Soir, etc.), a été durant toute la campagne l’ombre de lui-même. Ne bénéficiant certes d’aucune base politique et électorale, celui-ci a été incapable de mobiliser sur le terrain un électorat acquis d’avance au chef de l’État sortant. En dépit de tout l’espace journalistique et médiatique lui réservé par bien des intérêts anticongolais, sa campagne électorale ressemblait de plus en plus à une réelle descente aux enfers…

Enfin, le prix Nobel de la paix 2018 et principal assisté politique de la France macronienne ou jovienne, le Dr Denis Mukwege Mukengere, a été tout simplement inexistant sur le terrain. Sa notoriété internationale n’a véritablement pas joué en sa faveur. Il est sorti de cette campagne plus que jamais ‘‘diminué’’ mentalement et plus que jamais ‘‘amoché’’ politiquement. Cette première expérience politique et électorale a été pour lui plus que rude et éprouvante. Il n’est pas du tout exclu que cette personnalité internationale mette très rapidement – donc dans un avenir extrêmement rapproché – un terme à cette brève carrière. Comme quoi la politique n’est pas réservée aux apprentis sorciers.

Ce qui est vraiment clair, tous ces scrutins, plus particulièrement et plus singulièrement la présidentielle, sont un vote sanction. Il s’agit, d’abord et avant tout, d’un vote sanction dirigé contre Moïse Katumbi Chapwe. C’est un vote sanction dirigé contre l’opposition de mercenaires à la solde de puissants intérêts exogènes. À vrai dire, cette punition électorale s’explique par le fait que ces derniers aient consciemment accepté de comploter contre la République démocratique du Congo, et ce au profit de l’Occident meurtrier et exploiteur, négrier et esclavagiste. Le Peuple congolais les a tous sanctionnés pour avoir accepté de jouer les petits ‘‘Nègres de Maison’’.

C’est, ensuite, un vote sanction contre le fameux pouvoir anglo-saxon pour avoir imposé injustement au Peuple martyr de la République démocratique du Congo (RDC) une guerre sordide et cruelle d’extermination de sa population. Ce conflit d’extinction lui a été imposé dans le but de vider son territoire national, de spolier ses énormes ressources matérielles et, surtout, de le maintenir de manière permanente dans des conditions infrahumaines. C’est un vote sanction contre les Transnationales occidentales dont la tradition criminelle de spoliation éhontée des richesses des peuples d’outre-mer, surtout, d’extinction des populations mondiales au profit de leurs intérêts méphistophéliques relève sans contredit de l’évidence même.

C’est, enfin, un vote sanction contre la Belgique, l’ancienne puissance coloniale en raison de son arrogance paternaliste. Il s’agit d’un vote sanction contre la France en raison de sa condescendance impérialiste en Afrique noire. En fait, il s’agit d’un vote sanction contre l’Union européenne (UE) et l’Eastern African Community (EAC) qui parrainent et même subventionnent les milices armées et terroristes du Mouvement du 23 mars (M23) dont la mission est de servir de bras armé au capitalisme meurtrier et sanguinaire.

Il s’agit, à vrai dire, d’un vote sanction contre les pays agresseurs[iv]. Ceux-ci ont réellement cette particularité et cette singularité d’être manifestement des États limitrophes. Vu leur situation géographique contiguë à la République démocratique du Congo, ils servent de base arrière aux factions armées rebelles et terroristes qui déstabilisent militairement les frontières internationales dudit État dans sa portion orientale. Ils les instrumentalisent afin de noyauter la vie nationale, de favoriser l’infiltration des ressortissants allochtones, des sujets étrangers au sein des institutions administratives et politiques du pays. Placés entre les mains de ces sous-traitants des Multinationales et sous la supervision étroite de ces couvertures de l’Occident, ces groupes militaires sont, en effet, chargés de paralyser le fonctionnement régulier de la République démocratique du Congo.

Ce qui est clair, le premier mandat exercé par Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo est, en réalité, celui qu’aurait dû normalement accomplir son Père de mémoire bénie, feu Étienne Tshisekedi wa Mulumba. Il convient de souligner que celui-ci a été usurpé en 2011 par le condottiere des puissances extérieures, Joseph Kabila Kabange[v]. Cette usurpation s’est réalisée avec la complicité évidente de la Mission d’observation de l’ONU en République démocratique du Congo (MONUC)[vi] et de la Troïka[vii]. Il sied de noter que ce mandat avait essentiellement pour but de restaurer les fondements de l’État congolais pour le replacer rapidement et définitivement dans l’orbite sacrosainte de la démocratie et de la liberté.

Le deuxième mandat accordé à Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo au travers du scrutin du mercredi 20 décembre 2023 est, à vrai dire, son premier mandat politique à la tête de la République démocratique du Congo (RDC). Celui-ci a substantiellement pour mission de projeter ce pays dans l’orbite paradisiaque du développement intégral et du progrès. Il a réellement pour objectif de faire du Congolais ‘‘l’acteur de son propre destin politique, économique, social et culturel’’.

Joël Asher Lévy-Cohen

Journaliste indépendant


[i] Compétiteur ou promoteur politique.

[ii] Nombre de spécialistes du landerneau politique congolais s’attendent à un score stalinien.

[iii] Certains prélats catholiques qui se servent, de manière outrancière, de la conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) comme un organe de pression vis-à-vis du pouvoir politique.

[iv] Ouganda, Rwanda.

[v] Joseph Kabila Kabange est un sujet rwando-tanzanien, d’ethnie tutsie. Son vrai nom est Joseph Hyppolite Kanambe Kazembere M’Twalé Christopher. Il a été imposé à la tête de la République démocratique du Congo par le truchement d’un coup d’État militaire orchestré par le Zimbabwe, la Belgique et les États-Unis.

[vi] L’Ambassadeur américain Roger Meece en tant que Représentant permanent du secrétaire général des Nations unies, le Coréen Ban ki-Moon.

[vii] Belgique, États-Unis et France.

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