Aux Autorités de la République Démocratique du Congo, à la Communauté Internationale et à tous les citoyens concernés,
Nous, citoyens engagés et observateurs attentifs de la situation en République Démocratique du Congo, souhaitons exprimer notre profonde préoccupation face à la crise persistante qui frappe la ville de Goma et ses environs. Cette région, au cœur de l’Est du pays, demeure le théâtre de violences récurrentes, d’insécurité chronique et de violations massives des droits humains.
1. Une situation humanitaire alarmante
Depuis plusieurs décennies, l’est de la République Démocratique du Congo, et plus particulièrement la ville de Goma, est plongé dans une spirale infernale de violences, d’instabilité politique et de crises humanitaires. Aujourd’hui, la situation atteint un niveau critique, où la population civile, déjà éreintée par des années de conflits, fait face à un désastre humanitaire d’une ampleur sans précédent.
Goma, une ville stratégique située aux confins du Rwanda et de l’Ouganda, est devenue un véritable champ de bataille entre les groupes rebelles et les forces gouvernementales. Les combats incessants, marqués par des bombardements, des tirs d’armes lourdes et des affrontements urbains, ont semé la terreur dans les quartiers les plus densément peuplés. Selon les rapports des agences humanitaires, plus de 200 000 personnes auraient fui la ville en l’espace de quelques jours, cherchant refuge dans des camps de déplacés déjà surpeuplés ou tentant de traverser les frontières voisines.
Des infrastructures médicales débordées et un accès aux soins compromis
Entre le 23 et le 28 janvier 2025, les hôpitaux de Goma, soutenus par Médecins Sans Frontières (MSF), le Comité International de la Croix-Rouge (CICR) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ont pris en charge plus de 1 000 blessés, dont une majorité de civils victimes de tirs d’armes à feu et d’explosions d’artillerie lourde. Le manque de médicaments, d’équipements et de personnel médical menace directement la prise en charge des patients et risque d’entraîner une augmentation dramatique des pertes humaines.
Des services essentiels paralysés
L’électricité et l’eau potable sont coupées depuis plusieurs jours, forçant la population à puiser directement dans les eaux non traitées du lac Kivu. Cette situation expose des milliers de personnes à un risque immédiat de maladies hydriques telles que le choléra. Les morgues sont saturées et les corps sans vie jonchent les rues, augmentant considérablement le risque sanitaire pour les survivants.
Un pillage des infrastructures humanitaires
Les infrastructures humanitaires et les entrepôts d’aide ont été pillés, compromettant gravement la réponse humanitaire. D’importantes quantités de vivres, de médicaments et de matériel médical ont été perdues à la suite d’attaques ciblées contre les stocks des agences des Nations Unies et des ONG. Ce sabotage met en péril l’acheminement rapide de l’aide aux populations qui en ont désespérément besoin. Les humanitaires sur place poursuivent leurs efforts malgré des conditions précaires et des risques accrus.
Appel urgent à une action internationale
Le Coordonnateur humanitaire des Nations Unies en RDC, Bruno Lemarquis, a fermement condamné ces attaques, dénonçant une violation grave du droit international humanitaire. Il a appelé toutes les parties à assurer la protection des civils et à faciliter le ravitaillement des acteurs humanitaires. L’arrêt immédiat des combats et la sécurisation des corridors humanitaires sont impératifs pour prévenir une catastrophe de plus grande ampleur.
L’aéroport de Goma, un point stratégique pour l’acheminement de l’aide humanitaire et des secours, doit impérativement reprendre ses opérations. Le blocage de cet accès essentiel compromet l’intervention rapide et aggrave la situation des populations piégées par le conflit.
Une crise qui exige une réponse immédiate
Face à cette tragédie, l’indignation ne suffit plus. Il est impératif que des actions concrètes et coordonnées soient mises en œuvre pour endiguer l’effondrement humanitaire en cours. La communauté internationale doit intensifier son soutien et mobiliser les ressources nécessaires pour éviter une aggravation de la crise.
Nous, observateurs et citoyens du monde, ne pouvons rester silencieux devant l’agonie d’une population abandonnée. Il est temps d’agir, avant que l’irréparable ne soit définitivement consommé.
2. La responsabilité des autorités et des instances internationales
Nous interpellons les autorités congolaises afin qu’elles assument pleinement leur responsabilité en mettant un terme à l’insécurité qui gangrène la région. Des mesures concrètes doivent être prises pour rétablir la paix et protéger les citoyens. L’armée nationale, les forces de police et les partenaires internationaux doivent coordonner leurs efforts pour neutraliser les forces néfastes qui maintiennent cette instabilité chronique.
Pourquoi Goma est-elle convoitée ?
La ville de Goma, située sur la rive nord du lac Kivu, est un carrefour stratégique entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda. Elle est non seulement une plaque tournante commerciale mais aussi un pôle politique et militaire majeur dans l’est du pays. Son importance réside également dans sa proximité avec des zones riches en ressources minières, notamment le cobalt, le coltan et l’or, qui attisent la convoitise des groupes armés et des puissances étrangères.
Goma abrite également une importante base de maintien de la paix des Nations Unies (MONUSCO), attirant des organisations internationales et des entreprises opérant dans la région. Cette concentration d’intérêts économiques et politiques fait de la ville un point névralgique dans le conflit actuel.
Une crise humanitaire et diplomatique sans précédent
L’attaque du M23 et de ses alliés rwandais sur Goma a provoqué deux réunions en urgence du Conseil de sécurité des Nations unies ainsi que des consultations diplomatiques à l’Union européenne, aux États-Unis et en Chine. Les grandes puissances internationales ont appelé Kigali à retirer ses forces et à cesser les hostilités. Toutefois, l’Union africaine s’est limitée à un appel au « plein respect » de « l’intégrité territoriale de la RDC », sans mentionner directement le rôle du Rwanda.
Un sommet extraordinaire de la Communauté des États d’Afrique de l’Est doit s’ouvrir, bien que le président Tshisekedi ait annoncé qu’il n’y participerait pas. Cette absence traduit une perte de confiance dans les processus diplomatiques en cours et souligne la complexité des relations entre la RDC et certains États de la région.
Les tensions ont également gagné la capitale congolaise. Le 28 janvier 2025, plusieurs ambassades ont été attaquées à Kinshasa par des manifestants en colère, notamment l’ambassade de France. Cette montée des tensions démontre l’exaspération croissante de la population face à ce qu’elle perçoit comme une inaction de la communauté internationale.
Une réponse internationale encore insuffisante
Depuis le premier Conseil de sécurité sur les affrontements autour de Goma, les appels au Rwanda pour qu’il cesse de soutenir le M23 se sont multipliés. L’ambassadeur chinois Fu Cong a exigé un retrait immédiat des forces rwandaises et du M23 de Goma. Cependant, certains États, dont la Russie et certains pays africains, ont refusé de désigner directement Kigali comme responsable, attendant une position officielle de l’Union africaine.
Kinshasa exige désormais des sanctions contre les responsables militaires et gouvernementaux rwandais, un embargo sur les exportations de coltan et d’or en provenance du Rwanda, ainsi que la transparence sur les transferts d’armes à ce pays. La cheffe de la diplomatie congolaise, Thérèse Kayikwamba Wagner, a dénoncé l’inaction persistante du Conseil de sécurité et a appelé à des mesures immédiates.
La Monusco, la mission onusienne en RDC, a décrit une situation sécuritaire catastrophique : des cadavres jonchent les rues de Goma, les installations de la Croix Rouge sont débordées et des attaques à motivation ethnique sont redoutées dans l’est du pays. L’Union européenne a réagi en annonçant une aide humanitaire d’urgence de 60 millions d’euros pour soutenir les populations déplacées.
Une escalade dangereuse
La crise risque d’aggraver les tensions régionales. La rupture des relations diplomatiques entre la RDC et le Rwanda renforce le spectre d’un conflit généralisé. Le président rwandais Paul Kagame a récemment échangé avec le secrétaire d’État américain Marco Rubio, qui a exhorté à un cessez-le-feu immédiat et au respect de l’intégrité territoriale congolaise.
De son côté, Kigali assure ne pas craindre de sanctions internationales. Selon Alain Mukuralinda, porte-parole adjoint du gouvernement rwandais, la RDC cherche à faire porter la responsabilité exclusivement au Rwanda, sans reconnaître sa propre part dans le conflit. Cette rhétorique met en lumière l’impasse diplomatique actuelle.
Par ailleurs, l’Allemagne a suspendu sa coopération avec Kigali et mis en pause les discussions sur son aide au développement, exigeant un retrait du M23 de l’est de la RDC. Cette décision pourrait influencer d’autres partenaires internationaux dans leur position à l’égard du Rwanda.
Vers une solution durable
La RDC demande désormais des actions concrètes de la communauté internationale. L’escalade actuelle souligne l’échec des processus de paix existants et la nécessité d’une refonte des mécanismes diplomatiques en Afrique centrale. Un engagement plus ferme des Nations Unies, de l’Union africaine et des grandes puissances est impératif pour éviter une guerre régionale de grande ampleur.
Les tensions entre la RDC et le Rwanda ont des répercussions bien au-delà de l’Afrique. La région de Goma étant un nœud stratégique pour l’approvisionnement mondial en minerais critiques, une intensification du conflit pourrait avoir des conséquences économiques et géopolitiques majeures.
Le peuple de Goma ne peut plus être laissé à l’abandon. Il est impératif d’adopter une approche combinant diplomatie renforcée, sanctions ciblées et soutien humanitaire accru afin de stabiliser la région et de restaurer durablement la paix.
3. Un appel à la mobilisation citoyenne
Face à l’inaction et au silence complice, nous appelons à une mobilisation générale des Congolais et de tous les citoyens du monde sensibles à la cause de Goma. La paix et la dignité humaine ne sont pas des privilèges mais des droits fondamentaux. Il est impératif que chacun, selon ses moyens, contribue à sensibiliser et à exiger des changements concrets.
Une nécessité urgente de solidarité
La situation actuelle à Goma est critique. Autrefois perçue comme un paradis pour ses paysages et sa culture florissante, la ville est aujourd’hui ravagée par des conflits armés, des pillages et un climat d’insécurité extrême. Les récents événements, marqués par la prise de la ville par le M23, l’évasion massive de détenus de la prison centrale, et l’implication de forces étrangères, ont plongé Goma dans un chaos sans précédent. Des témoignages poignants décrivent des familles se réfugiant sous leurs lits pour échapper aux bombardements sporadiques.
Le ministre congolais de la Communication, Patrick Muyaya, a récemment lancé un appel à la solidarité nationale et internationale pour soutenir les habitants de Goma et les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC). Il a assuré que des mesures étaient prises pour protéger la population et préserver l’intégrité du territoire national. Cependant, cette lutte exige une mobilisation collective de tous les citoyens, tant au niveau local qu’international.
L’Unicef a également lancé un appel urgent pour recueillir 22 millions de dollars afin de venir en aide aux enfants victimes de l’escalade des violences à Goma et dans l’Est de la RDC. Cet appel vise à fournir une aide vitale, notamment en eau potable, en assainissement, en médicaments, en traitements pour les enfants souffrant de malnutrition sévère et en services de protection. Selon l’organisation, au moins 282 000 enfants ont été déplacés au cours des trois derniers mois, exposés à des risques accrus de maladies, de recrutement par des groupes armés, et de violences sexuelles.
Une mobilisation mondiale à Paris
Un exemple récent et inspirant de cette mobilisation est la marche pacifique organisée à Paris le samedi 1er février 2025, intitulée « Stop Genocide : Justice pour le Congo ». Cet événement vise à dénoncer les atrocités commises par le Rwanda en RDC et à exiger justice pour les habitants de Goma.
La marche commencera à la Place du Trocadéro à 13h, avec pour destination finale l’ambassade du Rwanda. Les organisateurs, notamment des collectifs comme UPN, D243.BE, WZC, et Team Congo, appellent les participants à montrer leur solidarité avec les populations affectées en portant des pancartes et en utilisant le hashtag #FreeCongo sur les réseaux sociaux.
Cet événement illustre la puissance des actions citoyennes pour sensibiliser l’opinion publique internationale et mettre la pression sur les décideurs politiques.
L’importance des réseaux sociaux
Les plateformes numériques sont des outils essentiels pour amplifier le message. Les hashtags tels que #FreeCongo, #StopGenocide, ou #JusticeForGoma doivent être utilisés massivement pour sensibiliser le public mondial. Chaque message, chaque partage, et chaque engagement en ligne contribue à rendre visible une crise que certains préfèreraient ignorer.
Les réseaux sociaux peuvent également servir à coordonner les efforts entre les communautés locales et la diaspora congolaise. Ils permettent de partager des témoignages authentiques et des mises à jour en temps réel sur la situation sur le terrain, renforçant ainsi l’impact des initiatives citoyennes.
Soutenir les populations locales
La mobilisation citoyenne ne doit pas se limiter à la dénonciation. Elle doit également inclure un soutien direct aux populations affectées. Des collectes de fonds, des dons de vivres, de médicaments et de vêtements peuvent être organisés pour alléger les souffrances des déplacés. Les partenariats avec des ONG fiables sur le terrain garantiront que l’aide parvienne directement à ceux qui en ont le plus besoin.
Patrick Muyaya a également conseillé aux habitants de Goma de suivre des consignes strictes pour leur sécurité, telles que rester à l’abri, éviter les actes de vandalisme ou de pillage, et se méfier de la propagande manipulatrice. Ces consignes, bien que nécessaires, soulignent la gravité de la situation et l’urgence d’un soutien extérieur pour restaurer l’ordre et la sécurité.
Exiger des actions politiques
Les citoyens doivent exiger de leurs gouvernements une action diplomatique forte en faveur de la paix en RDC. Des courriers adressés aux élus, des réunions avec les représentants politiques, et des appels à des sanctions ciblées contre les responsables des violences sont des moyens concrets pour faire pression sur les décideurs.
En outre, il est crucial de demander des engagements fermes des institutions internationales telles que l’ONU et l’Union africaine. Ces institutions doivent adopter des mesures contraignantes pour garantir la sécurité des civils et mettre fin à l’impunité des auteurs de crimes de guerre.
Une mobilisation intergénérationnelle
Cette lutte ne concerne pas uniquement les adultes. Les jeunes et les enfants doivent également être impliqués dans des initiatives adaptées à leur âge. Des programmes éducatifs, des débats dans les écoles, et des activités artistiques peuvent être utilisés pour éveiller leur conscience et leur engagement envers des valeurs de paix et de justice.
Les institutions académiques, à travers le monde, peuvent également contribuer en organisant des conférences et des discussions sur la crise en RDC. En sensibilisant les jeunes générations, nous semons les graines d’un engagement à long terme pour la paix.
Un appel à l’humanité
Nous refusons de voir Goma sombrer encore davantage dans l’oubli et l’indifférence. Les habitants de cette région ont souffert bien trop longtemps sous le poids des conflits armés, de l’insécurité et de la pauvreté. Nous avons tous un rôle à jouer pour mettre fin à cette tragédie.
L’heure n’est plus aux discours sans lendemain, mais à des actions fermes, immédiates et durables. Mobilisons-nous pour que Goma, symbole de résilience et de courage, devienne aussi un symbole de solidarité et d’espoir. Ensemble, nous pouvons écrire un nouveau chapitre pour la RDC, un chapitre où la paix et la dignité humaine triomphent enfin.
Construire une solidarité mondiale
La crise de Goma est un appel à l’unité mondiale. Les communautés internationales, les ONG, les diasporas et même les individus peuvent s’unir pour créer un réseau de soutien. Les campagnes de financement participatif, les partenariats stratégiques et les forums de discussions doivent être intensifiés pour garantir une réponse globale.
La solidarité mondiale nécessite également une révision des priorités des institutions internationales. Trop souvent, les crises africaines sont reléguées au second plan des agendas mondiaux. La mobilisation pour Goma peut être l’occasion de rétablir une équité dans la réponse humanitaire globale.
La route vers un avenir meilleur
Les souffrances de Goma doivent marquer un tournant dans la manière dont le monde répond aux crises humanitaires. En transformant l’indignation en action, nous pouvons bâtir un avenir où de telles tragédies ne se reproduisent plus. Cet avenir dépend de notre engagement collectif aujourd’hui.
Chaque effort compte. Chaque voix, chaque don, chaque acte de solidarité est une pierre posée pour reconstruire une région dévastée par des décennies de conflits. Répondons à cet appel, non pas comme des spectateurs, mais comme des acteurs déterminés à faire la différence.
Pour une Goma en paix, sûre et prospère, nous levons nos voix et exigeons des actes.
Fait ce jour, en toute conscience et détermination.